“J’ai joué pendant de nombreuses années dans un groupe de rock français qui m’a amené à traverser la France de long en large… Photographe passionné et lève tôt, j’ai toujours adoré me réveiller à l’aube pour photographier les villes endormies. Obama Rock
Ce jour-là, nous étions à Strasbourg, hébergés dans un hôtel le long des quais de la petite France. Ce quartier de Strasbourg, au pied de la cathédrale, est magnifique, on dirait Venise… Sans faire de bruit pour ne pas réveiller mon colocataire musicien du soir, je me glisse hors de la chambre, appareil photo en main, prêt à immortaliser le brouillard du matin qui caresse les maisons à colombages de la capitale strasbourgeoise.
Surprise ! L’hôtel et sa réception sont déserts. Il m’en faut plus pour bloquer cette envie de clichés et c’est par la porte de service de la cuisine que je m’échappe hors de l’hôtel. Effectivement, j’ai parfaitement choisi mon matin puisque les rues sont désertes. Totalement vidées de toutes âmes. Bizarrement vidées, d’ailleurs… Après, je suis comme tout le monde, on sait qu’il y a un problème mais comme on n’arrive pas à l’expliquer, on continue quand même son projet. J’enchaîne les photos, quelques pas, je regarde, je me tourne à la recherche du bon angle, de la bonne lumière… Les rues restent totalement désertes autour de la cathédrale. J’arrive à l’angle d’une rue, je peux continuer ou tourner à gauche, je tourne…
Mon cœur s’arrête, je suis juste en face de Barack Obama… On a quasiment failli se percuter. Mon appareil entre les mains, cela ressemble, dans cette pénombre du matin, plus à un flingue qu’un Canon 5D. En une demi seconde, me voilà plaqué à terre dans une agitation extraordinaire. Après le calme, une tempête d’invectives et d’ordres américains… Sans rien comprendre, me voilà dans une voiture de police sirène hurlante… 4 heures plus tard, je sors du commissariat central avec mon appareil cassé… mais certain d’avoir vécu un truc inoubliable.”
P. – 2009, Strasbourg Obama Rock
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