Quelle chaleur ! Quel temps de m… ! Tu te rappeles ce coucher de soleil… On s’est rencontrés sous un ciel d’orage… C’est le temps des cerises, hummm !
Ne cherchez pas plus loin, les souvenirs et la météo sont liés à jamais et c’est normal car la météo est un élément de décor à nos vies qu’on ne décide pas. C’est comme ça !
Alors cette vérité devient un acteur majeur de nos souvenirs.
Quand le climat façonne nos mémoires
Avez-vous déjà remarqué comment un simple rayon de soleil peut nous replonger dans l’euphorie d’un été passé, ou comment le crissement de la neige sous nos pas éveille les souvenirs des hivers de notre enfance ? Il semblerait que la météo soit non seulement responsable de nos plans de pique-nique avortés mais aussi un acteur majeur dans la construction de nos souvenirs.
Le climat a son histoire mais avant tout, il façonne notre propre histoire. Les souvenirs et la météo
Le climat de nos souvenirs
Les auteurs ont depuis longtemps saisi le pouvoir évocateur de la météo, la transformant en un personnage à part entière. Qui pourrait oublier les brumes inquiétantes de Londres chez Conan Doyle, ou le soleil accablant qui scelle le destin de Meursault dans L’Étranger de Camus ? La météo, plus qu’un décor, conditionne l’atmosphère d’une scène, façonnant notre perception des événements. Il en va de même dans nos propres vies.
La météo façonne nos souvenirs comme dans une scène de cinéma. On se refait le film d’un voyage, d’une rencontre, d’un moment de bonheur et avant de l’associer à un lieu, on va se souvenir du temps qu’il fait puis du temps qui passe.
L’Influence climatique
Mais pourquoi nos mémoires sont-elles si intimement liées à la météo ? La science nous dit que nos émotions influencent la manière dont nous encodons les souvenirs. Un ciel bleu ou un orage peut agir sur notre humeur et, par extension, sur la teinte émotionnelle de nos souvenirs.
Ainsi, la chaleur d’un été peut rappeler la liberté des vacances, tandis qu’une averse soudaine peut évoquer une aventure inattendue. La météo ne détruit aucun souvenir, elle les révèle.
Changement climatique et souvenirs en péril Les souvenirs et la météo
À l’ère du changement climatique, certains souvenirs risquent de devenir des artefacts d’un monde révolu. Imaginez raconter à vos enfants l’émerveillement de skier sur des pistes enneigées, dans un futur où la neige se fait rare.
Ces récits acquièrent une valeur nouvelle, témoignant d’une époque où le climat offrait encore une diversité d’expériences aujourd’hui menacées. La planète gronde et le climat en est sa foudre, nos souvenirs vont devenir caractériels et plus marqués. Ils n’en resteront pas moins de bons moments… plus chaud, plus humides, plus tempêtueux. La météo va ainsi redéfinir nos souvenirs.
L’élément du décor ou le révélateur d’un nouveau chemin de vie
Prenez le temps d’écouter « L’orage » de Georges Brassens. Dans cette chanson, il décrit un homme qui a un coup de foudre le temps d’un orage. « Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terre, Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter, Il me tomba d’un ciel d’orage ». Là où certains y voient un ciel bas et lourd, le coeur de cet homme y voit un soleil.
Il y donc une subjectivité avec le temps. Lorsque le froid pique une ville toute entière de rafales glacées, certains subissent l’ardeur du froid et prient au soleil. Au même moment, d’autres se confortent dans un bistrot, à boire un chocolat chaud derrière la vitre qui les protège de la neige. Chacun d’entre eux garderont un souvenir de ce temps commun contextuellement différent. Les souvenirs et la météo
La météo est donc un élément commun de souvenirs différents.
Conclusion : météo, mémoire, et morale
La météo, dans son imprévisibilité, nous rappelle la valeur de l’instant présent et l’importance de préserver ces moments pour les générations futures. Alors que nous naviguons dans ce monde en mutation, emmenons avec nous le meilleur des souvenirs, tout en restant ouverts aux merveilles à venir. Qui sait, peut-être qu’un jour, la pluie ne nous rappellera plus la mélancolie, mais l’espoir d’un monde renouvelé.
Et vous, quel souvenir météorologique marquant emporterez-vous dans cette aventure du changement climatique ? Partageons ensemble ces pépites de mémoire, sous le soleil ou la pluie, avec optimisme et un brin d’humour, car après tout, c’est cela aussi, vivre avec le climat.
Vous pouvez écrire un souvenir lié à la météo dans notre section spéciale « souvenir ». Ici , écrivez librement puisque c’est anonyme. Les souvenirs et la météo
EXTRA
Pour terminer, je ne peux pas m’empêcher de penser au monde de la poésie qui fait du temps, une valeur émotionnelle forte. Les mots de poètes donnent au climat une belle vérité de nos émotions.
Un poème qui célèbre la météo avec une touche joyeuse et optimiste est “Le Soleil” de Charles Baudelaire, tiré de son célèbre recueil “Les fleurs du mal”. Dans ce poème, Baudelaire personnalise le soleil, lui attribuant un rôle actif et bienveillant dans la vie des citadins et des éléments naturels. Le soleil y est décrit non seulement comme une source de lumière et de chaleur mais aussi comme un guide et un réconfort pour les âmes.
Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures
Les persiennes, abri des secrètes luxures,
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,
Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.
Ce père nourricier, ennemi des chloroses,
Éveille dans les champs les vers comme les roses ;
Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,
Et remplit les cerveaux et les ruches le miel.
C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,
Et commande aux moissons de croître et de mûrir
Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir !
Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,
Il ennoblit le sort des choses les plus viles,
Et entre dans les hôpitaux et dans les prisons
Comme dans ses jardins ses rayons prolifiques.
Il pénètre les cœurs et les vastes espaces
Des femmes et des Dieux, fiers de leurs nobles races.
Les champs sont pénétrés de sa chaleur vive,
Et tout ce qu’il a touché devient jeune et s’active.
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
P&P
Photo de couverture : pexels-blue-ox-studio-1686961
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