Trier, vider, ranger : la thérapie par le désencombrement
Dans un monde où la surcharge d’informations et l’accumulation matérielle nous guettent à chaque coin de rue, il est plus essentiel de revenir à l’essentiel. Trier, vider, ranger ne se limite pas à une simple activité physique pour dégager de l’espace dans nos maisons. C’est une démarche profondément thérapeutique, un voyage vers la légèreté de l’être.
Chaque objet écarté est une pensée clarifiée, chaque espace dégagé un pas vers une paix intérieure retrouvée. (On dirait un proverbe chinois !)
1 – Faire le vide pour voir plus clair
La première étape de ce processus est le tri. Confronter les accumulations matérielles de notre vie, c’est aussi faire face à nos accumulations intérieures.
Quels sont les souvenirs, les émotions, les pensées qui nous encombrent ? Trier, vider, ranger
En décidant de ce qui est essentiel, nous commençons à discerner ce qui compte réellement pour nous. Il faut écarter le superflu pour ne garder que l’essentiel. Cette simplification matérielle reflète un besoin plus profond de clarté mentale et émotionnelle.
Franchement, ouvrez un placard et posez-vous une simple question : ai-je utilisé ces objets récemment ? Si la réponse est non, direction Leboncoin, Vinted ou la déchèterie !
2 -Le désencombrement comme thérapie Trier, vider, ranger
Vider et ranger devient alors une forme de thérapie. En débarrassant notre espace de vie des objets qui ne nous servent plus, nous libérons également notre esprit des préoccupations superflues. Cette démarche nous permet de respirer plus librement, de vivre plus légèrement. Elle nous offre l’opportunité de nous reconnecter à nous-mêmes, à nos désirs les plus profonds, et de redéfinir nos priorités. Le désencombrement n’est pas seulement une question d’espace physique, mais d’espace mental à clarifier.
J’admire les voyageurs qui vivent dans des camions de voyage. Je vois derrière leur blog une vraie posture minimaliste face à l’objet. Tout semble être compensé par la richesse de la nature avec qui ils sont quotidiennement.
Avoir l’essentiel pour ne pas manquer l’essentiel. Prenez par exemple le projet Tchao Tchao. Cette start-up propose de transformer votre break en camping car. L’objectif est de retrouver la nature facilement, de partir de chez soi, d’aller ailleurs. Pour cela, on part avec ce qu’il est possible d’amener dans une simple voiture.
3 – Le souvenir, entre attachement et lâcher-prise
Au cœur de ce processus, le souvenir joue un rôle ambivalent. D’un côté, les objets que nous choisissons de garder sont les gardiens de notre mémoire. Ils sont les vecteurs de notre histoire personnelle et collective. Ils représentent un fil d’Ariane dans le labyrinthe de notre passé.
D’un autre côté, l’acte de se défaire d’objets chargés de souvenirs peut être vu comme un exercice de lâcher-prise. Tout ne peut être conservé. Il faut accepter que la mémoire elle-même est sélective, évolutive. Trier, vider, ranger
C’est un peu le paradoxe de cet article. Vidons nos placards mais ils sont plein de souvenirs qu’on ne veut pas jeter ! Je n’ai pas la réponse … Si, cherchez un garage !
4 – Que disent les philosophes ? Les sociologues ? trier
Cette démarche de désencombrement touche à des questions philosophiques et sociologiques profondes.
Sur le plan philosophique, elle nous interroge sur la nature de l’attachement, sur la distinction entre l’être et l’avoir.
Sociologiquement, elle reflète notre rapport à la consommation et notre recherche d’un sens dans une société souvent marquée par l’excès. On achète pour combler un vide ou la peur de se retrouver face à soi-même.
Depuis quand n’êtes-vous pas allé sur une plage, face à la mer, regarder sans rien faire ? Juste être là debout, respirer… être vivant.
En fin de compte, trier, vider, ranger est un acte de résistance. C’est une quête de sens dans un monde qui en manque parfois cruellement.
5 – Conclusion
En somme, trier, vider, ranger est bien plus qu’une méthode d’organisation. C’est une voie vers une vie plus consciente et équilibrée, où chaque objet gardé est un choix délibéré, chaque espace vide un lieu de possibilités.
Dans cette démarche, nous apprenons non seulement à désencombrer nos maisons, mais aussi à alléger notre esprit, à faire le vide pour mieux nous remplir de ce qui compte vraiment.
Et dans cet espace clarifié, tant physique que mental, le souvenir, dans toute sa complexité, trouve sa juste place, entre mémoire et oubli, attachement et liberté. Trier, vider, ranger
Philippe & Peggy
Quelques livres inspirants :
- Marie Kondo – “La magie du rangement” (2011)
- Un guide pratique qui propose une méthode de rangement efficace, axée sur le principe de ne garder que ce qui “procure de la joie”. Kondo explore également l’impact psychologique du désencombrement.
- Dominique Loreau – “L’art de la simplicité” (2005)
- Inspiré par les principes de minimalisme à la japonaise, cet ouvrage propose une réflexion sur la réduction de nos besoins matériels pour enrichir notre vie intérieure.
- Fumio Sasaki – “Goodbye, Things: On Minimalist Living” (2015)
- Sasaki partage son expérience personnelle du minimalisme extrême et explore comment se défaire de l’inutile peut transformer positivement nos vies.
- James Wallman – “Stuffocation: Why We’ve Had Enough of Stuff and Need Experience More Than Ever” (2013)
- Wallman examine pourquoi la société moderne est saturée de biens matériels et comment cette “stuffocation” affecte notre bien-être, proposant un virage vers la valorisation des expériences plutôt que des possessions.
- Byung-Chul Han – “La Société de la Fatigue” (2010)
- Bien que se concentrant principalement sur les aspects socioculturels de la fatigue moderne, Han touche également à la surabondance d’informations et d’objets comme source de stress et d’épuisement.
- Erin Loechner – “Chasing Slow: Courage to Journey Off the Beaten Path” (2017)
- Ce livre mêle récit personnel et guide pratique, encourageant à ralentir dans un monde obsédé par la vitesse et l’accumulation.
- Graham Hill – “LifeEdited: How to Simplify Your Life and Live Sustainably in the World” (à paraître)
- Fondateur du site web TreeHugger.com, Hill discute de comment vivre une vie pleinement satisfaisante avec moins de possessions, dans une perspective de développement durable.
- Joshua Becker – “The Minimalist Home: A Room-by-Room Guide to a Decluttered, Refocused Life” (2018)
- Un guide pour transformer son domicile en un espace de vie minimaliste qui favorise le bien-être et la concentration sur ce qui est vraiment important.
Cette bibliographie offre une base solide pour quiconque souhaite explorer les bienfaits du désencombrement et du minimalisme, ainsi que leurs implications plus larges sur notre mode de vie et notre bien-être mental.
Photo couverture : Photo : Saša Car, Pinterest – Gaston Lagaffe
- L’illusion des clichés - 21 novembre 2024
- Noël 2024 - 7 novembre 2024
- Patrimoine émotionnel VS héritage émotionnel - 31 octobre 2024