L’anti-bilan : une philosophie de vie axée sur l’évolution plutôt que la validation
Dans une ère où l’évaluation constante et l’auto-évaluation semblent être la norme, l’idée de l’anti-bilan émerge comme une philosophie de vie rafraîchissante. Plutôt que de voir la vie comme une série d’expériences à valider, l’anti-bilan propose de percevoir notre parcours comme une succession d’événements non comptabilisés, chacun contribuant à notre croissance personnelle.
Nous avions, l’année dernière, fait le bilan ; et bien explorons cette approche novatrice en s’appuyant sur des références philosophiques, des exemples concrets, et en remettant en question la nécessité systématique de faire un bilan en fin d’année.
1- Que proposent les philosophes ?
L’anti-bilan puise ses racines dans des concepts philosophiques qui remettent en question la notion de validation constante. Des penseurs tels que Søren Kierkegaard et son idée d’existence authentique, ou encore le stoïcisme qui prône l’acceptation des événements plutôt que la quête perpétuelle de perfection, offrent une base solide pour cette approche.
Albert Camus a également abordé dans son essai “Le Mythe de Sisyphe”, l’absurdité à comptabiliser les actions positives de sa vie, préférant l’action et l’engagement individuel en pleine liberté. L’anti-bilan
Jean-Paul Sartre, l’existentialiste, insiste sur le fait que “l’individu est libre de créer sa propre essence à travers ses choix”, rejetant ainsi l’idée d’une destinée préétablie ou d’une évaluation externe de la vie.
Sans oublier Epicure, philosophe grec antique, qui a proposé une vision de la vie axée sur la recherche du bonheur et la minimisation de la douleur. Son concept de “l’ataraxie” (tranquillité de l’âme) encourage une vie simple, dénuée de la quête constante de succès extérieurs.
2- Exemple de personnes “anti-bilan” :
Des personnalités notables, comme l’écrivain J.D. Salinger qui a choisi de se retirer de la vie publique, ou l’artiste Banksy dont l’identité reste inconnue, illustrent l’idée de mener une vie significative sans nécessairement se conformer aux attentes conventionnelles.
Encore plus à la marge, tout le mouvement punk est habité par des personnalités qui refusent toute forme de comptages de leurs actions. Voici d’ailleurs une liste non exhaustive. Vivre toute une vie sans être évalué, vivre au présent, ne pas voir la vie comme un cycle répétitif mais comme une ligne droite. L’anti-bilan
3 – Le paradoxe de l’auto-évaluation constante L’anti-bilan
Le processus de bilan incessant nous confronte à un paradoxe intrinsèque : d’un côté, il nous incite à générer des actions, à poursuivre des objectifs et à réaliser des expériences ; de l’autre, il exige une auto-évaluation constante. Cette dualité peut souvent engendrer une critique perpétuelle, conduisant à une focalisation accrue sur les aspects négatifs de nos actions.
Lorsque chaque action devient une occasion d’évaluation, le risque de se fixer des standards irréalistes et de nourrir une autocritique démesurée devient palpable. Le moindre écart par rapport à ces attentes peut être perçu comme un échec, créant un cycle négatif où chaque accomplissement est suivi d’une introspection critique.
Cette tendance à se concentrer sur les lacunes plutôt que sur les réussites peut non seulement altérer notre perception de nous-mêmes, mais également saper notre motivation intrinsèque. L’auto-évaluation ne doit pas nécessairement être synonyme d’autocritique dévalorisante, mais plutôt d’un processus constructif visant à comprendre, apprendre et évoluer.
L’anti-bilan suggère un rééquilibrage de cette dynamique, encourageant une auto-évaluation empreinte de bienveillance. En embrassant une évaluation plus équilibrée, moins cyclique, l’anti-bilan offre la possibilité de construire une relation plus saine avec soi-même, dépassant le cycle destructeur de la critique constante pour laisser place à une véritable évolution personnelle.
4 – Méfiez-vous des chiffres ! L’anti-bilan
On le sait tous, on leur fait dire ce qu’on veut aux chiffres ! Prenez les bilans des entreprises : seuls les banquiers et les comptables les comprennent et ils sont également les seuls à s’y cacher derrière. Un entrepreneur va parfois résumer son année en “chiffre d’affaires”, en “marge”, en “Rex”. Quelle vision rétrécie de son année passée ! Et puis au final, pourquoi faire ? Vous êtes assis sur votre canapé et vous vous dites “Yes ! j’ai fait + 5 % cette année !” Cela apporte quoi à votre vie ? Non, franchement ? “
Compter implique une évaluation rigide qui peut négliger l’aspect qualitatif de nos expériences et apporte un stress constant sur des objectifs chiffrés à atteindre, l’année d’après.
Par exemple : si je vous dis, cette année, j’ai fait 4 voyages. Je vais annoncer un chiffre et non une expérience.
Par contre si j’aborde la même discussion en indiquant, cette année je suis allé en Argentine, là on a envie d’écouter l’histoire. Les souvenirs, les émotions, les expériences, notre position d’Humain dans cette vie apportent une richesse qu’un compte de résultat ne propose jamais.
5 – Conclusion
En embrassant l’anti-bilan, nous pouvons adopter une perspective plus souple et compatissante envers nous-mêmes. Plutôt que de nous enliser dans la recherche éternelle de validation, cette approche nous invite à apprécier chaque moment de notre voyage, sans la pression constante de faire mieux. C’est une invitation à vivre pleinement, en acceptant que chaque étape, qu’elle soit comptée ou non, contribue à la personne unique que nous sommes destinés à devenir.
Profitez de cette nouvelle année qui vient de débuter pour vous poser une simple question : suis-je obligé de compter constamment ? Non, alors vivez !
Offrez-vous ce luxe incroyable de ne plus vivre que pour des chiffres mais pour des “Switch”… Cette commutation vous apportera bien plus que de l’argent ou du succès.
Elle vous rendra riche d’expériences et de souvenirs inoubliables.
P&P
- L’illusion des clichés - 21 novembre 2024
- Noël 2024 - 7 novembre 2024
- Patrimoine émotionnel VS héritage émotionnel - 31 octobre 2024